Le journal de ma disparition (Camilla Grebe)
Tu as vu ça ? Deux jours pour lire le deuxième Camilla Grebe, ça fait longtemps que ça ne m’était pas arrivé.
Dans ce deuxième roman, paru il y a deux ans et demi, nous nous rendons dans un petit village (imaginaire) à plusieurs heures de route de Stockholm où nos compères d’Un cri sous la glace sont chargés d’élucider un meurtre vieux de plusieurs décennies. Pour les assister dans cette tache, Malin, jeune flic locale pour qui cette disparition revêt une signification particulière puisque c’est elle qui a découvert le corps 15 ans auparavant.
On retrouve ici le style net de Camilla Grebe . Le journal de ma disparition ravira les amateurs de polar pour quelques raisons simples : il reprend tous les codes du genre, y ajoute de l’originalité et s’inscrit dans une critique sociale équilibrée et ouverte. Camilla Grebe n’assène pas son opinion à ses lecteurs, mais leur présente différentes facettes d’un même problème pour les laisser parvenir à leurs propres conclusions. L’auteur a bien entendu son opinion et guide les lecteurs dans une direction, mais en l’incitant à se questionner plutôt qu’à accueillir la bonne parole.
J’ai particulièrement aimé les personnages secondaires, et surtout Jake, original, touchant, qui passe du stade de chenille à celui de papillon au cours de l’histoire et dont le développement est narré avec beaucoup de tendresse et de justesse. On sent d’ailleurs qu’elle les aime, ses personnages, Camilla Grebe. Chacun d’entre eux reçoit un traitement spécial, chacun d’entre eux se met à nu pour le lecteur qui ne doute jamais des ressorts de leurs décisions.
Deux jours pour lire un polar, débordée comme je suis, ça signifie sans conteste que j’ai beaucoup aimé ce nouveau roman et j’ai d’ailleurs immédiatement embrayé avec L’ombre de la baleine.
Ce qui manque pour en faire un coup de coeur ?
1. C’est peut-être du à la traduction, mais j’ai été désorientée à plusieurs reprises au début du livre, obligée de revenir en arrière, avancer, revenir.
2. La sensation d’une construction un peu trop scolaire. C’est peut-être parce que je me suis intéressée de (trop) près à la construction des romans, et que je ne peux plus m’empêcher de voir la mécanique derrière la marionnette, difficile à dire.
3. Des événements majeurs évacués en quelques phrases. Dommage.
4. Quelques incohérences, dans le personnage de Hanne en particulier. Rien de déterminant, mais existantes.
5. Les O barrés “pour faire nordique” m’agacent prodigieusement.
Il s’en est tout de même fallu de peu, et si je reste sur ma faim avec Le journal de ma disparition, cela n’entame nullement le grand plaisir que j’ai eu jusque là à lire les romans de Camilla Grebe.
L’ombre de la baleine (Camilla Grèbe) – Mes polars et le reste
janvier 10, 2021 @ 2:09
[…] J’ai mis plus de temps à lire L’ombre de la Baleine qu’Un cri sous la glace ou Le journal de ma disparition, et c’est à cause de ce ventre mou qui n’est pas parvenu à me river à la liseuse. On […]