Annabelle, de Lina Bengsdotter, est un polar classique comme je les aime, avec une héroïne qui vaut la lecture à elle seule.
Résumé
La détective Charlie Lager est contrainte par ses supérieurs de retourner à Gullspång, la petite ville où elle s’était juré de ne jamais remettre les pieds pour enquêter sur la disparition d’une jeune fille de 17 ans, Annabelle que la police locale n’a pu retrouver. Alors que ses recherches progressent, Charlie est confrontée à un passé traumatisant, vieux de 20 ans. La jeune femme, que sa brillante ascension dans la police suédoise a conduite à résoudre des enquêtes particulièrement complexes, se retrouve démunie et vulnérable face aux démons de sa propre enfance ; car Charlie aussi a de sombres secrets.
Mon avis
J’ai aimé ce livre et j’ai encore plus aimé Charlie Lager. Pourtant, le côté flic alcoolo à la dérive, ce n’est pas du tout mon truc. Même si c’est une femme. Lisa Bengsdotter a réussi à la revisiter.
Charlie est touchante, attachante, attachiante même. On la suit dans ses hésitations, ses mauvais choix, ses moments de grâce. Elle ne veut rien lâcher, elle ne veut rien concéder et c’est sans doute ce qui lui a permis d’en arriver là où elle est, même si sa vie est perfectible. Si tu as vu la série The Fall, tu retrouveras chez elle des traits de caractères de Stella Gibson.
- Le style est, selon la formule consacrée, fluide, ce qui signifie qu’on lit sans accrocher.
- La construction est classique et efficace.
- Les personnages sont tous tellement réels, on a l’impression qu’on pourrait tendre la main et les étreindre.
- L’intrigue est peut-être ce qui m’a le moins plu. Elle est certes bien menée jusqu’au bout, mais je suis restée sur ma faim. Dommage, quoi, ça aurait pu être un peu plus flamboyant, avec un peu plus de sens.
- Le thème abordé, le poids du passé, est richement illustré à travers plusieurs personnages. Pas de leçon de morale de l’auteur, ce qui me plait encore plus, juste une palette de situations, différents choix et leurs conséquences.
Le verdict
Le seul reproche que je puisse faire à ce livre qui est extrêmement plaisant à lire et plus profond qu’il n’y parait est, peut-être, que la résolution de l’énigme devienne secondaire, ce qui n’est pas un bien gros handicap.