Mör : adj. fém. En suédois, signifie « tendre ». S’emploie pour parler de la viande.
Falkenberg, 16 juillet 2015.
Sur les rives d’un lac, on retrouve le cadavre affreusement dépecé d’une femme. Ses seins, ses fesses, ses cuisses et ses hanches ont été amputés de plusieurs kilos de chair.Londres, le lendemain matin. La profileuse Emily Roy est appelée sur les lieux d’une disparition inquiétante : l’actrice Julianne Bell a été enlevée à l’aube, et ses chaussures ont été retrouvées à proximité de chez elle, emballées dans un sac de congélation.
Ces deux crimes portent la signature de Richard Hemfield, le « tueur de Tower Hamlets », enfermé à perpétuité à l’hôpital psychiatrique de haute sécurité de Broadmoor. Dix ans plus tôt, il a été reconnu coupable du meurtre de six femmes et de celui de l’ancien compagnon de l’écrivaine Alexis Castells. Comment alors expliquer que ses crimes recommencent ?
Après Block 46, sa première enquête désormais traduite dans près de quinze pays, le duo Emily Roy et Alexis Castells se lance dans la traque d’un tueur aussi vorace qu’effrayant. Plongez avec elles dans le labyrinthe d’une intelligence perverse, née à Londres au XIXe siècle, dans les ruelles hantées par Jack l’Éventreur…
Mon avis
Ce que j’ai aimé
– J’ai été surprise. Je n’avais même pas lu la quatrième de couverture, je savais seulement que je m’embarquais dans une enquête des deux nanas de Block 46. Le twist du milieu de livre m’a cueillie par surprise.
– Le sujet traité est plutôt original. On n’est pas dans les thèmes à la mode, mais plutôt dans une vraie problématique, plutôt bien traitée.
– C’est bien construit. L’histoire se tient du début à la fin, elle est cohérente, rien n’arrive comme un cheveu sur la soupe. Ce n’est pas si fréquent de nos jours.
Ce que je n’ai pas aimé
– l’écriture. Je l’ai trouvée terriblement scolaire, parfois ampoulée comme si du vocabulaire plus élaboré avait été rajouté pour enrichir le style. Dans le précédent (c’est ça qui est terrible, à partir du moment où on est à deux livres et plus, on est confronté à ses précédents ouvrages), il y avait une sorte de jubilation, un peu comme si Johana venait de découvrir qu’elle savait voler. C’était parfois gauche et maladroit, mais on sentait, derrière, le plaisir fou d’écrire. J’ai trouvé l’écriture de Mör beaucoup plus contrainte, hasardeuse, pataude parfois. Les scènes de sexe étaient presque douloureuses tellement on sentait qu’elle se forçait. Du coup…
– pas d’émotion. C’est mon cheval de bataille. Un livre, je veux qu’il suinte. Qu’il suinte la détresse, la passion, la folie, d’envie, mais qu’il suinte. J’ai trouvé Mör trop sec, peut-être trop descriptif ce qui rend les émotions des personnages non seulement non transmissibles au lecteur, mais aussi irréelles, exagérées.
– je n’accroche toujours pas avec les personnages. Ça, ce n’est pas de la faute de l’auteur, mais je ne les aime ni l’une ni l’autre. Ça passait avec Block 46 (après tout, je n’aime pas non plus l’héroïne de Céline Denjean et ça ne m’empêche pas d’adorer ses bouquins), ça n’est pas passé avec Mör. Je ne trouve pas la liaison d’Emily crédible et les réactions d’Alexis me semblent puériles et peu crédibles.
– une sensation de déjà vu. Falkenberg, les meurtres en UK et en Suède, la double histoire maintenant/il y a longtemps, d’autres trucs que je ne vais pas spoiler, bon, ça fait beaucoup de situations qui sont assez peu banales. Les voir se répéter, ça m’a chiffonnée.
– le manque d’ampleur de certains personnages : j’ai trouvé que beaucoup de personnages très importants pour l’histoire n’avaient pas été traités suffisamment en profondeur, si bien que le dénouement a un petit goût amer.
Mon verdict
Je sais que mon commentaire n’est pas très positif, mais je ne veux pas qu’il t’empêche de lire ce livre. Si je ne l’ai pas plus aimé que ça, c’est principalement parce que je n’y ai pas trouvé ce que je cherche dans un livre. Ça reste un solide thriller.
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