Selfies (Jussi Adler-Olsen)
Résumé
Elles touchent les aides sociales et ne rêvent que d’une chose : devenir des stars de reality-show. Sans imaginer un instant qu’elles sont la cible d’une personne gravement déséquilibrée dont le but est de les éliminer une par une.
L’inimitable trio formé par le cynique inspecteur Carl Mørck et ses fidèles assistants Assad et Rose doit réagir vite s’il ne veut pas voir le Département V, accusé de ne pas être assez rentable, mettre la clé sous la porte. Mais Rose, plus que jamais indispensable, sombre dans la folie, assaillie par les fantômes de son passé…
à condition que Rose, plus indispensable que jamais, ne se laisse pas assaillir par les fantômes de son propre passé…
Mon avis
Inconditionnelle du département V dont je suis les péripéties depuis le début, j’aime particulièrement les personnages déjantés et terriblement attachants qu’Adler-Olsen a su faire vivre au fil des pages. J’ai aimé sa façon d’écrire, au plus près du récit, comme si ses mots collaient aux trottoirs, aux murs, aux visages, aux mains.
Comme tous les Adler-Olsen, Selfies est bien écrit et se lit sans problème. Sauf que…
- l’histoire de Rose est tellement, tellement tirée par les cheveux que je n’ai pas du tout réussi à y croire et encore moins à m’y intéresser.
- le sujet d’accroche est intéressant (des filles qui veulent devenir des stars de télé-réalité et ne voient pas vraiment le sordide de leur vie ni leur propre désespoir), mais l’histoire est plate, je n’y ai pas trouvé les aspérités qui excitent l’imagination, qui font plisser les yeux et tourner les pages d’impatience à connaître la suite.
- impossible, du coup, de s’identifier à qui que ce soit, ce qui rend le roman distant.
J’ai eu la sensation d’un collage de différentes histoires, à la manière de ces spectacles comiques où l’humoriste aligne les histoires drôles ou les films qui empilent les gags. Quelqu’un essaye de donner de la cohérence à tout ça sans vraiment y parvenir.
Je n’ai pas trouvé le souffle des précédents opus dans cette septième aventure de Carl Mork, rien qui me tienne, rien qui me tire, qui me fasse m’évader.
Ca reste un bon roman. Je me suis demandé si mon avis aurait été différent, s’il n’appartenait pas à une série que j’adore. Je crois que non. Je crois que non seulement Selfies souffre de la comparaison avec les autres enquêtes du Département V, mais que, en lui-même, il a des failles qui le rendent juste sympa, sans plus.
Est-ce que c’est le livre de trop ? J’en ai bien peur.
Albin Michel (avril 2017)
624 pages