Résumé : Un cadavre atrocement mutilé suspendu à la façade d’un bâtiment. Une ancienne ville soviétique envoûtante et terrifiante. Deux enquêteurs, aux motivations divergentes, face à un tueur fou qui signe ses crimes d’une hirondelle empaillée. Et l’ombre d’un double meurtre perpétré en 1986, la nuit où la centrale de Tchernobyl a explosé…
Morgan Audic signe un thriller époustouflant dans une Ukraine disloquée où se mêlent conflits armés, effondrement économique et revendications écologiques.
Mon avis : J’ai plutôt bien aimé. C’est un livre qui vaut la peine de le lire.
Non, tu as raison, ce n’est pas hyper enthousiaste, parce que ce livre est très contrasté. Il y a, à mon avis, du vraiment très bien et du un peu plus bof.
Commençons par le vraiment très bien :
1. C’est bien écrit. L’écriture est simple et élégante, facile à lire, sans superlatifs ni adjectifs superfétatoires. Rien que ça, ce n’est pas si courant.
2. C’est bien structuré. Des histoires en apparences parallèles s’entrechoquent, avec en toile de fond les conséquences ravageuses de Tchernobyl.
3. C’est documenté. J’ai appris des tas de choses sur un sujet qui ne m’intéresse absolument pas, ce qui signifie que je serai un peu plus attentive et un peu moins indifférente à l’avenir.
Pour le un peu plus bof :
1. Je n’ai pas réussi à vraiment différencier les deux héros masculins. Dans ma tête, ils se brouillent et s’emmêlent. Je sais que leurs descriptions physiques les fait différents, mais leur voix m’a semblé être la même du début à la fin du livre.
2. Cette difficulté à différencier les deux héros s’est doublée d’une difficulté à faire le tri dans les noms russes et ukrainiens. J’ai complètement pataugé jusqu’à la moitié du livre.
3. Le rythme : un peu trop fluctuant à mon goût. J’ai trouvé ce roman très très lent à se mettre en place, avec beaucoup d’éléments d’ambiance qui n’apportent rien à l’histoire et qui délaient, à mon sens, l’intrigue.
4. La topographie. Pour bien faire, il aurait fallu que je lise avec google map ouvert à côté de moi. Je sais, ce n’est pas la faute de l’auteur si je ne suis pas très forte en géographie, mais ça m’a trop embrouillée pour que je le passe sous silence.
5. La sur-vente : le nouveau prodige du thriller français, un thriller époustouflant, faut pas déconner. C’est bien écrit, l’histoire tient la route, les personnages sont globalement attachants, mais prodige, c’est trop fort. Il y a une marge de progression.
6. Les émotions : trop inégales. Parfois, c’est bien décrit, on se sent dans la peau de celui qui parle, d’autres fois, ça pourrait être un robot. Ce pourrait être un élément de style, mais dans ce cas, ce n’est ni maîtrise, ni justifié.
En définitive : j’ai plutôt bien aimé. Rien voir avec mes lectures de début d’année (hum hum) avec des auteurs dont je me demande sincèrement s’ils ont encore le respect du public tellement les intrigues sont tirées par les cheveux et l’épilogue capilotracté.
C’est un bon polar, qui tient bien la route, avec du mystère à éclaircir, des secrets, des enquêteurs, de vraies enquêtes.
Je pense que cet auteur est amené à continuer d’écrire (je le souhaite vivement en tous les cas) et qu’il progressera. Ce ne sera pas son chef d’oeuvre. Mais c’est, je le répète et je le souligne, même en l’état, un livre qui est bien agréable à lire.
Publié chez Albin Michel.
496 pages
ISBN : 978-2226441423